jeudi, mars 08, 2012

L'imaginaire, nouvelle réalité scientifique ?


Bonjour, 
Selon des récentes études scientifiques, l'imagination a les mêmes effets sur le cerveau que la vision, se fredonner une chanson a également le même impact sur les neurones qu'entendre réellement une chanson.
L'imagination en tant que ressource de l'esprit, une réalité pour un sophrologue.
Bonne lecture

L'imaginaire, 
nouvelle réalité scientifique ? 
Article de l'INREES

De nombreuses recherches en neuro-imagerie cérébrale le révèlent : voir et imaginer activent les mêmes zones du cerveau. Au delà de la vision, de récentes études confirment qu’il en serait de même avec l’audition. Si voir, entendre, ou imaginer relèvent des mêmes circuits neuronaux, comment notre esprit fait-il la différence entre le réel et l’imaginaire ? Et à quoi sert l’imagination ?


Depuis une dizaine d’années, plusieurs études en neuroscience ont déjà pu démontrer que la perception visuelle et l’imagination solliciteraient les mêmes zones du cerveau
En effet, grâce à la neuro-imagerie (IRM) qui rend possible l’observation de l’activité cérébrale, lorsque l’on demande à la personne sous IRM de penser à une image, on a constate que le réseau activé comprend des zones « associatives » du cortex cérébral, où sont traités les aspects sémantiques de l'image, mais aussi des zones du cortex visuel spécialisées dans le traitement de l'image rétinienne (y compris la zone du cortex visuel « primaire » où aboutissent les fibres en provenance de la rétine). 
En clair, que ma grand-mère soit là, en face de moi, en chair et en os, c’est-à-dire dans la réalité extérieure ou qu’elle m’apparaisse en souvenirs dans ma tête, c’est-à-dire dans la réalité intérieure, pour mon cerveau : aucune différence ! 

Une équipe de l'université de Berkeley va plus loin, en se penchant cette fois sur la perception auditive. En plaçant des électrodes à la surface du lobe temporal supérieur d’une quinzaine de patients — lobe chargé de l'audition mais aussi de certaines étapes du processus de la parole —, ces scientifiques américains ont ainsi enregistré leur activité neuronale au moment où ils écoutaient des mots et des phrases pré-enregistrés. 
Ils ont ensuite réussi à deviner, et même à reconstruire ces mots directement à partir de l’analyse de cette activité cérébrale, en des sons plutôt compréhensibles. On appelle cela de la "reconstruction de stimulus". « Que vous écoutiez votre chanson favorite ou que vous la fredonniez dans votre tête, nous avons remarqué que les mêmes zones du cerveau auditif étaient activées. C’est comme si vous entendiez réellement cette chanson alors que la pièce dans laquelle vous vous trouvez est bel et bien silencieuse », explique Brian Pasley, le neuroscientifique qui a mené ces recherches à Berkeley. « Cette étude inciterait donc à penser que la perception auditive et l'imagination peuvent également être assez similaires dans le cerveau », ajoute-t-il. 
Si voir et imaginer, ou si entendre et imaginer activent les mêmes zones du cerveau, comment, finalement, notre conscience est-elle capable de faire la différence entre une réalité externe et une réalité interne, entre une vision d’un objet extérieur réel, et celui d’un souvenir ? 
Cette question pourrait rester cantonnée au domaine de la psychiatrie. En effet, ne pas être capable de discernement conscient et « voir » quelque chose qui n’est pas présent dans la réalité, mais uniquement dans notre « monde interne », tout en pensant le voir réellement s’appelle une hallucination — une perception sans objet — et cela relève, a priori, de la pathologie, du dysfonctionnement. 
Effectivement, le fait que les mécanismes de la perception visuelle et auditive et celui de l’imagination soient les mêmes dans le cerveau pourrait laisser penser que, sans doute, chez certaines personnes, les neurones s’emmêlent les pinceaux et que c’est là que se trouve « l’explication » de ces hallucinations. 
Toutefois, ces observations scientifiques renvoient également à une question philosophique : 
« Ces études corroborent quelque chose que l’on sait, que l’on sent mais que notre culture occidentale a dénigré, déclare Fabrice Midal, philosophe français spécialiste du bouddhisme. Jusqu’au 18ème siècle, le fait de voir et d’imaginer étaient déjà considérés comme similaires. C’est à partir de la pensée de Descartes que l’imagination est devenue insignifiante et que l’idée même de la réalité s’est étriquée. C’est le drame de notre société actuelle ! Elle est pourtant une ressource de l’esprit totalement naturelle et qui ne fait appel à aucun élément de croyance. » 
L’imagination, une ressource de l’esprit ?!?
Qu’est ce que l’imagination ? La capacité d’une personne à visualiser une situation. Cette capacité constitue un outil central dans plusieurs traditions spirituelles. 
Pourquoi la « visualisation » est-elle si importante dans la transmission des enseignements du bouddhisme tibétain ? Comment les « visions » chamaniques permettent-elles au chamane d’obtenir des informations avérées sur ses patients ? Pourquoi et comment, en résumé, l’imagination peut-elle nous permettre de connaître notre environnement ? Et nous-mêmes ? 
Pour Fabrice Midal, « l’imagination permet de créer un lien entre le monde corporel et le monde spirituel. Elle représente également une part de réalité profonde car elle peut constituer un puits d’énergie, générer une émotion, nourrir notre créativité ou encore changer, de manière positive, notre état d’être et notre perception du monde extérieur ». Et de conclure : « Si vous pensez à votre grand-mère, que ce soit le souvenir de son visage, de son parfum ou du son de sa voix, cette seule pensée — induite par les mêmes zones du cerveau que si vous la voyiez — ne la rend-elle finalement pas réelle ? »
Alors, est-on en train de voir le monde, ou de l’imaginer ?

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