Bravo pour cette initiative : de la sophrologie dans un grand hôpital parisien!
J'interviens chaque semaine à la ligue contre le cancer et il n'y a que des femmes en séance alors la question est : ou sont les hommes ? pas besoin de détente, d'activer l'harmonie, de gérer le stress de la maladie (de l'annonce, du traitement et de l'après traitement)....
Article la maison du cancer
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Des cours de yoga et de sophrologie dédiés aux hommes
Généralement, les adeptes des médecines douces sont plutôt des femmes. Mais depuis le printemps dernier, l’association Escale 75 propose gratuitement à l’hôpital Saint-Louis des séances de sophrologie et de yoga aux hommes atteints de cancer. Que retirent-ils de cette expérience ?
Salle Henri IV de l’hôpital Saint-Louis. Sous une pluvieuse matinée de décembre, une atmosphère de quiétude et de sérénité remplit la salle. Christian, Théodore, David, Marc et quelques autres viennent de terminer leur séance de sophrologie. Avant de poursuivre la matinée par une pratique de yoga, la pause-café marque un temps d’échanges. Venus d’horizons divers, ces hommes de tous âges ont en commun de traverser l’épreuve du cancer. Même si chacun ne vit pas la maladie au même rythme et n’en subit pas les ravages avec une violence égale. S’ils ont pu se réunir dans cette salle ce matin, c’est grâce à deux femmes de bonne volonté : Elisabeth Barbut, professeur de yoga et Françoise Streiff, sophrologue. Bénévole à l’association « Etincelles », cette dernière animait déjà des séances de sophrologie à destination des femmes malades.
« Je me suis aperçue que c’était difficile pour les hommes de participer à des activités destinées aux femmes et qu’il n’existait pas de structure pour eux », souligne la sophrologue. « C’est dans ce contexte qu’est né le projet de l’association Escale 75 ».
A observer la détente qui se lit sur le visage des participants à la fin de la séance, on comprend que ces cours répondent à de réels besoins. Jean-Pierre est atteint d’un cancer du sein. Lorsqu’il a entendu parler de cette association, il n’a pas hésité. « Chaque fois que je lis un fascicule sur le cancer du sein, les hommes sont exclus », explique t-il. « J’avais déjà pratiqué le tai chi chuan et je sentais que le yoga et la sophrologie pourraient me faire du bien mais c’était difficile pour moi d’aller m’inscrire dans un groupe de femmes », ajoute-t-il.
Un relai entre l’hôpital et le monde extérieur
Marc en a terminé avec les traitements. Il apprécie lui aussi cette nouvelle initiative : « Le yoga et la sophrologie permettent de me relaxer et d’aborder les douleurs d’une autre manière. Cela correspond aussi à une forme de recherche intérieure», souligne-t-il. « Après le traumatisme du cancer, ces séances représentent une sorte de relais entre l’hôpital et le monde extérieur. C’est important que le corps médical ne nous lâche pas comme ça », reconnaît-il. Prendre conscience de sa respiration, apprendre à lâcher prise, ne plus penser à la maladie pendant quelques heures, retrouver une vie sociale… Autant de bénéfices estimés suivant la sensibilité et les besoins de chacun. Pour David, 82 ans, ces cours ont été l’occasion d’une importante découverte : « J’ai toujours été sportif. Pourtant, ces séances m’ont permis de réaliser que je n’avais jamais appris à respirer ! », s’exclame-t-il.
Si au premier abord, les hommes peuvent parfois se montrer rétifs face à ce type d’approches corporelles, Elisabeth et Françoise n’ont pourtant pas eu beaucoup de difficultés à les convaincre. « Au début, ils avaient quelques préjugés autour de la sophrologie et un peu de mal à se laisser aller. Mais au fil des séances, j’ai pu observer leurs progrès : davantage de fluidité dans leurs mouvements, plus de bonhomie dans leur attitude. Certains arrivent même à s’endormir pendant la séance ! », s’enthousiasme Françoise Streiff.
« Se réconcilier avec son corps, retrouver des forces, se détendre et sentir la vie qui circule en eux : tels sont les objectifs de ces séances collectives », rappellent les deux intervenantes. Leur souhait ? Que ces activités séduisent de plus en plus de patients masculins et que de nouveaux cours se développent dans différents lieux de soins. Les hommes eux aussi en ont besoin.
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