jeudi, février 02, 2012

L'altruisme, pour la survie de l'espèce ....


Aujourd'hui, au coeur de l'hiver et du froid, j'ai envie de parler d'altruisme.

Dans un contexte tendu, chacun cherche à sauver son lopin de terre, à posséder pour se rassurer, à se plonger dans de multiples activités pour avoir l'impression de vivre une vie passionnante, chacun fait du mieux qu'il peut avec son histoire, ses contraintes, ses peurs, ses émotions.
Mais faire un acte sans rien attendre en retour apporte bien plus que le monde matériel peut apporter.
Pour Thierry Janssen l'altruisme participe aussi à la survie de notre espèce.
A lire dans la revue Inrees
Extrait :  La vie ne se perpétue pas seulement à travers le combat. « A l’instar de l’agressivité, de la compétition et de la domination, l’empathie, la sociabilité et la coopération ont été sélectionnées au cours de l’évolution afin de favoriser, elles aussi, l’adaptation et la survie des espèces », a écrit Charles Darwin 
bonne lecture et chaque jour, nous pouvons essayer de faire un acte généreux, non intéressé et tellement simple....






N’oublions pas l’altruisme

L'altruisme - la disposition à s'intéresser et à se dévouer à autrui - est pour certains une notion idéaliste. Mais selon le médecin et essayiste Thierry Janssen, l'altruisme participe, au même titre que le « struggle for life », à la survie de notre espèce.
Sept milliards d’êtres humains sur une petite planète dont les ressources naturelles s’épuisent à grande vitesse, confrontés à un réchauffement climatique qui risque de modifier les priorités. On le pressent, l’un des enjeux majeurs du XXIème siècle est celui de la cohabitation pacifique entre les peuples et, au sein des peuples, entre les citoyens. Il n’y a donc pas de sujet plus urgent à débattre que celui de l’altruisme. Cependant, ne nous leurrons pas, un tel débat est périlleux car, pour beaucoup de gens, l’altruisme n’existe pas ; il ne serait qu’un égoïsme habillé de bons sentiments, une idéologie hypocrite permettant d’échapper à la honte et à la culpabilité provoquée par l’égoïsme, une tentative narcissique d’éviter une éventuelle punition ou d’obtenir une gratification. Ainsi, quand bien même nous serions considérés comme un martyr ou un héros, notre prétendu altruisme serait toujours à notre avantage. Que faut-il penser alors de ces études où des singes préfèrent se priver de nourriture plutôt que d’infliger une souffrance à leurs congénères ? Existe-t-il chez certains animaux la potentialité d’une générosité gratuite envers autrui dans le seul souci de son bien-être ? Différents tests réalisés en laboratoire sur des êtres humains tendent à le prouver.

On estime d’ailleurs que 15 % des gens sont véritablement altruistes, en particulier envers les personnes qui partagent une grande part de leur patrimoine génétique. Ainsi, il paraît plus facile de donner un rein à notre enfant – avec lequel nous partageons 50 % de nos gènes – qu’à un lointain cousin – qui n’en possède que 12,5 %. Quant à nous sacrifier pour un étranger, c’est beaucoup plus compliqué. L’altruisme serait donc une nécessité biologique. Certains gènes codant pour des hormones influençant nos affects semblent impliqués dans ce comportement. Même si, en apparence, l’entraide et la coopération paraissent aller à l’encontre du principe de compétition qui permettrait aux plus aptes de s’imposer. En fait, des observations effectuées chez des nourrissons montrent que l’altruisme se manifeste dès le plus jeune âge, à condition toutefois que l’enfant ne soit pas confronté à des tricheurs qui se seraient volontairement mis en difficulté. Détecter les faux altruistes ou les vrais égoïstes est très important si l’on veut survivre à leurs ambitions hégémoniques et transmettre les gènes qui font de nous des altruistes authentiques. La vie ne se perpétue pas seulement à travers le combat. « A l’instar de l’agressivité, de la compétition et de la domination, l’empathie, la sociabilité et la coopération ont été sélectionnées au cours de l’évolution afin de favoriser, elles aussi, l’adaptation et la survie des espèces », a écrit Charles Darwin en réponse à l’idée du struggle for life défendue par le philosophe Herbert Spencer pour justifier les inégalités sociales et la lutte des classes de l’époque victorienne. Puissions-nous nous en souvenir. En particulier en ces temps troublés où la peur de manquer pourrait nous le faire oublier.

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