mardi, août 07, 2012

Médecine chinoise, hypnose et acupuncture entrent à l'hôpital

Voici un article témoignant de l'avancée et du début d'une acceptation des médecines complémentaires dans les hôpitaux.

Pour ne parler que de sophrologie, j'interviens à la ligue contre le cancer depuis plusieurs mois, et je constate d'un côté des malades en demande de mieux être et d'accompagnement et de l'autre le monde hospitalier en déni de ces méthodes. 

Reconnaitre les éventuels bienfaits est une chose mais les intégrer dans les institutions médicales n'est pas encore vraiment d'actualité en France ....


 
Article de Huffpost Par Publication:
C'est une incursion timide, mais qui gagne chaque jour un peu plus de terrain, et qui surtout répond à une demande grandissante. 

 L'assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), une structure qui regroupe 39 hôpitaux et gère plus de 22.000 lits à Paris et en Île-de-France, a décidé mercredi 11 juillet d'encadrer les médecines complémentaires (acupuncture, hypnose, ostéopathie...) et de les "valoriser", à court terme. 

De quoi apporter une réponse à des milliers de patients et notamment aux patients qui souffrent de maladies graves : entre 30 et 50% d'entre eux ont recours à ces médecines complémentaires, que ce soit dans l'espoir d'une guérison ou pour soulager la douleur, selon le professeur Jean-Yves Fagon, l'homme qui a piloté la mission sur les médecines complémentaires, et que le Huffington Post a contacté.

Il s'agit désormais de séparer le bon grain de l'ivraie, ou plutôt, de l'inutile.

 "L'acupuncture est efficace peut-être sur les douleurs lombaires, et l'hypnose pour l'anesthésie, mais tout ne peut pas être efficace sur tout", prévient le professeur. 
Pour encadrer les médecines complémentaires, un Comité hospitalo-universitaire (CHUMC), va donc être créé. Il sera "responsable de l'organisation de la recherche, de l'agrément interne des diplômes ainsi que de l'organisation et du suivi de l'activité de soins". Ce comité aura également pour mission de proposer "un projet d'offre de soins en médecines complémentaires pour le personnel hospitalier". "Il nous faut construire une méthodologie, car ce sont des matières que nous connaissons peu", explique Jean-Yves Fagon.

Faire entrer ces médecines, comme la médecine traditionnelle chinoise, n'allait pas de soi. Les études qui ont été menées pour prouver leur efficacité n'ont pas toujours réussi à montrer des résultats "clairs", et le corps médical, pour cette raison, s'y était longtemps montré opposé. 

Au sein de l'AP-HP même, des voix se font entendre pour critiquer cette introduction, même très prudente, des médecines complémentaires. "Inutile de rappeler que la médecine chinoise traditionnelle se fonde sur des principes élaborés il y a plusieurs milliers d’années, à une époque où les connaissances sur le fonctionnement du corps humain étaient pratiquement inexistantes, et que ces principes n’ont jamais pu être vérifiés", critique un "employé de l'AP-HP" sur le site de l'Association Française pour l’Information Scientifique.

Un centre de médecine chinoise à la Pitié-Salpêtrière
Mais depuis, la recherche a avancé, et l'AP-HP ayant testé l'acupuncture sur son personnel a elle-même obtenu de bons résultats. "Le grand public est très en demande et de plus en plus de médecins s'intéressent à la médecine chinoise en France. Mais il y a une non-reconnaissance de la médecine chinoise dans notre pays", souligne sur Doctissimo.fr le Dr Éric Bourbonnais, acupuncteur et enseignant dans une école de médecine chinoise.

Cela fait plus de dix ans que des médecines complémentaires sont pratiquées au sein de l'hôpital, mais c'est seulement en 2011 qu'une vraie réflexion s'est amorcée sur le sujet. Jusqu'à cette date, les médecines étaient "tolérées", mais "sans qu'on sache très bien ce qui s'y passait", explique Jean-Yves Fagon .Cette année-là, un centre de médecine chinoise est créé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, puis un comité est chargé de dresser un état des lieux et d'émettre des recommandations sur leur développement en son sein. Deux journées d'études ont aussi été organisées au sein du réseau d’hôpitaux parisiens, pour approfondir les connaissances dans ce domaine. 

Aucun praticien titulaire dédié
La création de ce comité a permis d'y voir plus clair. Il a remis en mai 2012 un rapport, sur la base duquel ont été décidé l'encadrement et la valorisation des médecines complémentaires. 

Ses membres ont ainsi recensé "plus de 15 types de types de traitements complémentaires" dans les établissements de l'AP-HP. 23 praticiens y avaient déjà recours pour soigner leurs patients, mais sans que ces médecines soient le coeur de leur pratique. 

En sus de ces titulaires de l'hôpital, une quarantaine de praticiens attachés y ont recours. Aucun titulaire n'est donc exclusivement dédié à ces médecines, une formule qui convient à l'ancien directeur de la politique médical de l'AP-HP, Jean-Yves Fagon. "C'est le bon système", soutient le praticien, qui cite en exemple la formation de toucher-massage, très utile dans les services de gériatrie où le personnel est amené à transporter les patients du lit vers le fauteuil et vice versa. De quoi rendre moins douloureux un moment parfois pénible pour les personnes âgées.
Enfin, la recherche clinique sur ces médecines est encore balbutiante. "La France est en retard", constate Jean-Yves Fagon. Au sein de l'AP-HP, on recense ainsi seulement 9 projets dans ces domaines dont deux en acupuncture, deux en hypnose, trois en ostéopathie, un en toucher relationnel et un en sophrologie. 
Les médecines complémentaires, dispensées dans des structures de soins variées comme les centres anti-douleur, les soins palliatifs, la gynécologie-obstétrique, la pédiatrie, la gériatrie, l'oncologie, ou l'addictologie, en consultations externes ou en hospitalisation. Ces activités sont pratiquées par des professionnels médicaux et paramédicaux (séances spécifiques et/ou intégrée aux soins courants), mais aussi par des bénévoles d'associations.

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